1. |
Rien d'inédit
02:36
|
|
||
Il faudrait que j’ m’y colle, mais rien qu’ d’y penser j’rigole
Il faudrait qu’j’me fende d’une chanson qui fait l’ver l’poing, mais à quoi bon ?
Comment j’pourrais bien faire pour parfaire c’qui naguère
Fut la crème du subversif, et passe maint’nant dans vos manifs ?
Quel savant coup d’génie me propuls’ra au Hit des crades ?
Quel refrain bien senti me f’ra jouer dans l’Top des rades ?
Je n’en sais rien
Faudrait êt’ fédérateur, avoir dans l’collimateur
Des punks vissés à leurs goulots aux kids pieds nus dans leurs bateaux
Mon pavé à l’édifice, faut pas qu’il soit factice
Ni un ramassis d’évidences qui n’font qu’tirer sur l’ambulance
Quel slogan bien pensé marquera à jamais l’Histoire ?
Quels vers pleins d’vérités pouss’ront les gens lors du Grand Soir ?
Je n’en sais rien
J’crois pas qu’on ait besoin d’une de plus, d’une de moins
D’ces chansons du premier degré, énumérant les rimes en « é »
Quant aux textes subtils, prétentieux et habiles
Ils ne sont bons qu’à exciter les égos de gauche pantouflés
Quelle tournure facile f’ra de moi l’rebelle imbattable ?
Quelle figure de style f’ra v’nir Bégaudeau à ma table ?
Je n’en sais rien
« L’œil qu’il te manque », les Rats/GVI, c’est du déjà dit
Le « Champ d’l’Issue » des Zabriskie, du déjà dit
L’ « Anarchie en Chiraquie », les chansons type « Porcherie »
S’il n’y a plus rien d’inédit, mais alors qu’est-ce que j’fais ici ?
L’ « Anarchie en Chiraquie », les chansons type « Porcherie »
Si tout a d’jà été dit, mais alors qu’est-ce qu’on fait ici ?
Rien d’inédit
|
||||
2. |
Le (dé)trousseur
03:03
|
|
||
Comme disait Blondin, s’adressant à Tuco
Dans le monde on voit bien qu’il y a deux catégories
Tu as creusé plus loin, tu t’es sorti du lot
Adapté avec soin l’allégorie
Depuis ton piédestal tu surplombes les gens
Ramassis de trous d’balles, pourquoi être indulgent ?
Ce s’ra l’issue fatale pour qui manque d’entregent
Car pour toi le vital c’est le sexe et l’argent
Dans ton monde aujourd’hui, y’a qu’une seule théorie
Ton monde tu l’as réduit à deux catégories
Y’a un côté qui glousse, et l’autre qui a la frousse
Il y a celles que tu trousses, et ceux que tu détrousses
Tu trousses, détrousses, et sans préliminaires
Tu trousses, détrousses, les valétudinaires
Tu trousses, détrousses, te croyant débonnaire
Tu trousses ou tu détrousses, c’est ta logique binaire
Il faut faire son affaire à qui porte une jupe
Et pour te satisfaire pas de honte si tu mens
Toi, en bon mammifère : tu bandes et puis tu jutes
Alors la belle affaire l’autre et ses sentiments
Il faut faire des affaires, qu’importe si tu dupes
Et fais vivre l’enfer à ceux que tu dépouilles
Toi, à part l’aurifère, rien ne te préoccupe
Qu’est-ce qu’on en a à faire, du sort de ces andouilles
Dans ton monde aujourd’hui, y’a qu’une seule théorie
Ton monde tu l’as réduit à deux catégories
Tu trousses, détrousses, et sans préliminaires
Tu trousses, détrousses, les valétudinaires
Tu trousses, détrousses, te croyant débonnaire
Tu trousses ou tu détrousses, c’est ta logique binaire
Toi tu veux trousser les filles, mettre de l’argent d’côté
Amasser ce qui brille, et tout déculotter
Englués dans ta toile, en proie aux incisives
Ils finiront à poil, les naïfs, les naïves
Les trop cons, les trop connes, méritent d’être lésés
Les trop bons, les trop bonnes, tu les as déniaisés
En quittant notre monde tu mourras apaisé
On lira sur ta tombe « Je vous ai bien baisés »
Tu trousses, détrousses, manants et roturières
Tu trousses, détrousses, tu as la fibre usurière
Tu trousses, détrousses, sacré plan de carrière
Tu trousses et tu détrousses, et le pire c’est qu'j’crois qu’t’en es fier
|
||||
3. |
L'enfulte
02:37
|
|
||
Quand j’avais la vingtaine, c’était plutôt facile
De contenir la gangrène, de ralentir le bacille
Mais l’infection me gagne car l’âge et son tumulte
Me condamnent pour le bagne de l’apanage des adultes
Je veux être un·e enfulte, je veux être un·e enfulte
Et faire des pieds-de-nez aux responsabilités
Je veux être un·e enfulte, je veux être un·e enfulte
Même si c’est impensable, je n’veux pas être responsable
Comment ne pas faire le culte, quand on est un adulte
D’l’argent, d’la réussite, dans un monde anthracite
Sans vouloir faire l’inculte, j’aimerais que l’on m’inculque
Toutes les couleurs occultes du monde des enfultes
Je veux être un·e enfulte, je veux être un·e enfulte
Et faire des pieds-de-nez aux responsabilités
Je veux être un·e enfulte, je veux être un·e enfulte
Même si c’est impensable, je n’veux pas être responsable
Rater le coche des trente ans c’était pas évident
Et j’vois plus comment faire, une fois quarantenaire
Pour continuer à fuir, pour toujours faire languir
Celles qu’il faut bien nommer « responsabilités »
Je veux être un·e enfulte, je veux être un·e enfulte
Et faire des pieds-de-nez aux responsabilités
Je veux être un·e enfulte, je veux être un·e enfulte
Même si c’est impensable, je n’veux pas être responsable
Changer la caisse des chats, c’est d’accord
Prendre un peu soin de moi, passe encore
Mais j’aimerais me soustraire à tout ce que j’veux pas faire
À la multiplication de ces saletés d’obligations
J’veux rester un·e enfulte, j’veux rester un·e enfulte
Et continuer à m'gausser des responsabilités
J’veux rester un·e enfulte, j’veux rester un·e enfulte
Même si c’est impensable, je n’veux pas être responsable
Quitte à m'enliser dans l'sable
Risquer l'existence passable
À être heureux mais pas stable
Je n'serai pas responsable
|
||||
4. |
Ma chanson noire
02:07
|
|
||
Estropié par ton absence
C’est maintenant que je décompense
Ravaler la morve et les pleurs
Tout cracher comme une boule de heurts
Cette chanson n’aura d’autre sens
Que faire passer le goût trop rance
Des adieux faits à contre-cœur
Y’a pas d’dieu, ou il a pas d’coeur
C’est ma chanson noire, pour te dire au r’voir
C’est ma chanson noire, c’est mon putain d’exutoire
C’est ma chanson noire, pour te dire au r’voir
Marquer la fin d’l’histoire d’une putain de pierre noire
Ca f’sait peut-être déjà longtemps
Qu’au fond d’toi t’étais au courant
T’as p’t’être senti venir le mal
Au tréfonds s’tapir l’animal
Il a attendu bien sagement
Dissimulé et grandissant
Se délectant du lacrymal
Y’a pas d’dieu, ou il aime le mal
C’est ma chanson noire, pour te dire au r’voir
C’est ma chanson noire, c’est mon putain d’exutoire
C’est ma chanson noire, pour te dire au r’voir
Marquer la fin d’l’histoire d’une putain de pierre noire
De toi il ne reste qu’une boîte
Et je l’enterrerai demain
Avec les joues et les mains moites
Les ampoules joncheront mes mains
J’en arracherai vite la peau
Histoire de varier les douleurs
Et l’autre hypothétique salaud
Y trouv’ra sur’ment son bonheur
C’était ma chanson noire, pour te dire au revoir
On nous a laissé croire et on nous a laissé choir
Même dans ma chanson noire, y’a jamais eu d’espoir
dieu peut aller s’faire voir, maintenant c’est trop tard
C’est trop tard
Au revoir
|
Pantois Nancy, France
Avec des textes recherchés et un son typé 90's, Pantois est un trio Punk-Rock qui ne cache pas ses influences : Zabriskie
Point, Parabellum, les Rats...
Un chant en français, partagé entre réalisme et cynisme, des morceaux courts et énergiques... une recette maintes fois éprouvée, mais pas suffisamment pour empêcher le groupe d'apporter son pavé à l'édifice.
... more
Streaming and Download help
If you like Pantois, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp